De dis-moi dix mots A sans aucun mot

Il est encore plaisirs orgasmés Leurs corps partis ambiancés Et leurs mains entrelacées

Elle allume il fait nuit noire Il n’a pas vu tomber le soir Elle murmure je veux te voir

Minuit passé on est demain mais loin du petit matin Elle sort du lit donc fini les câlins

Elle le regarde et lui dit rentre chez toi Ici c’est chez moi Elle précise c’est mon choix

Appelle un taxi Profites tu aimes la ville la nuit Et ne reviens pas nous deux c’est fini

Il la dévisage incrédule Il ne comprend pas c’est si  ridicule Il sent que tout bascule

À tire-larigot il pose les questions Ultime confusion Mais pourquoi cette séparation

Souvent d’avis elle varie Il ne comprend pas c’est fini Dans sa tête un vrai charivari

Addict de ses écrits renouvelés Il a toujours admiré et aimer la lire jusqu’à s’enlivrer

Raconter des fariboles Pour des rimes qui s’accolent Inventer des châteaux espagnols

 

L’hurluberlu radieux Heureux et affectueux Éternel amoureux n’y a vu que du feu

Il ne fait pas de barouf  Pas d’esbroufe Mais il sait que d’elle en vers lents il est ouf

Elle dit qu’elle n’a pas à se justifier de cet amour qu’elle veut sabrer Il devient timbré

Dans sa tête le tohu-bohu Son cœur brisé par ce raffut Il ne saisit pas quel est le but

L’amour brocardé fini piétiné Bien pire que broyé sans aucune pitié Elle l’a foudroyé

Mais il l’aime même quand elle zigzag Surfant sur la vague La vague du vague à l’âme

Alors sur le mur de leurs émotions il tag

 Il tag à la folie lui dit  Dis-moi dix mots à la folie puis il résume

AMBIANCER pour s’aimer – À TIRE-LARIGOT amour cadeau  – CHARIVARI à l’infini – S’ENLIVRER de textes passionnés  – FARIBOLE symboles parfois frivoles – HURLUBERLU étourdi d’avoir trop lu – OUF jamais ouf c’est fini mais ouf d’amour qui rend fou – TIMBRÉ ravagé sonné cinglé par un sentiment insensé – TOHU-BOHU des corps émus dans une valse éperdue – ZIGZAG d’un vacarme au sommet de la vague qui divague

Un long silence. Au bout d’un moment il se lève « Je m’en vais. ». Elle ne répond pas, se redresse lui emboîte le pas. Elle ouvre la porte d’entrée.

La porte s’est refermée. Sans aucun mot il s’éloigne en pleurant sur les roses désolées qui en larmes fanées parcheminent l’allée de leurs pétales desséchés.

Par une fenêtre fuse une musique lancinante, répétitive, métallique. La vie est là, urbaine humaine obscène.

Ce texte a été sélectionné pour les championnats de France 2014 catégorie « Dis-moi dix mots que je t’accueille ». Enregistré 8 mai 2014, slam session de la Halle aux Grains, Blois

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